UNE VISITE AU MUSÉE CERNUSCHI

par Grégory Bidault

Le 22 février 2022, accompagnée de leur professeure Mme Huaiqing TU, la classe de 5e Chinois (groupe 1) s’est rendue au Musée Cernuschi à Paris pour visiter l’exposition «  Peindre hors du monde. Moines et lettrés des dynasties Ming et Qing  ».

Le musée Cernuschi, vous connaissez ?

Républicain italien réfugié en France, Henri Cernuschi (1821-1896) est un financier et collectionneur d’art. C’est à l’occasion d’un séjour au Japon, pendant son long voyage autour du monde entre septembre 1871 et janvier 1873, qu’il acquiert environ cinq mille œuvres d’art qui forment le cœur de sa collection.
En 1874, de retour à Paris, Henri Cernuschi se fait construire un hôtel particulier qui lui permet de vivre au milieu des œuvres d’art qu’il a rapportées d’Asie. Avant de mourir en 1896, il lègue savrésidence et ses collections à la ville de Paris. L’hôtel particulier devient alors le musée Cernuschi et ouvre au public en 1898.

Le musée Cernuschi est aujourd’hui encore un des hauts-lieux du « japonisme » et le lieu d’exposition incontournable sur les formes d’expressions artistiques asiatiques, de la Chine au Japon, en passant par la Corée ou le Vietnam.

L’exposition « Peindre hors du temps. Moines et lettrés des dynasties Ming et Qing »

Cette exposition présente un ensemble de plus de cent chefs-d’œuvre de la peinture chinoise ancienne, patiemment réunis par Holu-Kwong pendant pratiquement tout le XXe siècle. Cette collection, nommée Chih Lo Lou (« le pavillon de la félicité parfaite ») selon la tradition chinoise, regroupe des peintures et des calligraphies des plus grands maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912).
Pourquoi « Peindre hors du monde » ? Simplement parce que ces œuvres ont été créées à un moment de l’histoire chinoise où les sages et les poètes voulaient se retirer du monde pour vivre parmi les forêts et les montagnes.
Les jardins du Sud de la Chine évoqués par les célèbres peintres de la dynastie Ming, comme Shen Zhou (1427-1509) ou Wen Zhengming (1470-1559), présentent l’image poétique d’un idéal partagé par de nombreux lettrés de leur temps. D’autres décrivent, sous la forme de vastes paysages qui se déploient sur de longs rouleaux, les étapes de voyages accomplis en rêve.
Mais l’effondrement de la dynastie Ming et la conquête de l’empire par les Mandchous sont des événements profondément traumatisants. De nombreux artistes refusent ainsi de servir la nouvelle dynastie Qing et s’isolent dans les montagnes.
C’est le cas des peintres Shitao (1642-1707) et Bada Shanren (1626-1705), membres de la famille impériale déchue, qui, en revêtant l’habit monastique, ont fait des temples leur refuge et de la montagne leur source d’inspiration.